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Le Contrat d’Engagement Jeunes en Rupture (CEJ) est un dispositif gouvernemental. ACOLEA travaille aux côtés de la Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DDETS) et les Missions Locales pour le déploiement de ce contrat d’accompagnement pour des jeunes entre 16 et 25 ans, ni en formation, ni en emploi et en rupture avec les institutions.
En poste en tant que Cheffe de Service au CEJ, nous avons pu échanger avec Emeline, qui nous raconte son parcours et le démarrage du déploiement de ce nouveau dispositif.
Le CEJ s’inscrit dans une logique « d’aller vers ». Le but est d’identifier et d’accompagner les jeunes qui sont éloignés de tout service public de l’emploi depuis 6 mois ou plus. On leur propose un accompagnement global dans toutes les démarches qui font frein à leur insertion professionnelle. On agit sur plusieurs territoires dont Villeurbanne, Genas, Brignais et les alentours. En signant un Contrat d’Engagement Jeunes, ces hommes et femmes se voient proposer différentes actions de formation et d’accompagnement qui pourront les emmener vers un emploi stable. L’allocation du CEJ leur permet d’avoir les ressources nécessaires pour entreprendre ces démarches.
Ce qui est captivant c’est de pouvoir monter différents projets avec un public très large de par leur âge, leur origine, leur envie etc. Quand un projet est nouveau, tout est à construire, ce qui permet de toujours innover. Il y a une marge de manoeuvre importante, une certaine liberté dans l’accompagnement. Cette approche permet d’en apprendre plus sur les dispositifs d’insertion, les services ou des jobs que les jeunes côtoient ou ont envie de côtoyer.
Aucunes journées se ressemblent. Les temps de service sont marqués par des réunions hebdomadaires pour partager nos infos mais aussi avoir une vie d’équipe. Néanmoins, les professionnels sont surtout à l’extérieur et se déplacent en fonction de la localisation des jeunes et de leurs intérêts. Le projet est en phase de démarrage. L’enjeu actuel est donc de faire connaitre le dispositif et d’aller à la rencontre de ces jeunes.
Après une thèse en Anthropologie et un poste humanitaire en Ethiopie, je suis partie au Tchad faire une recherche action dans des camps de réfugiés. Je devais faire le point sur pourquoi certaines parties de la population (hommes, personnes en situation de handicaps etc.) n’étaient pas prises en compte dans les organisations contre les violences sexistes et sexuelles.
Après plusieurs années en tant que Cheffe de projet humanitaire, je suis rentrée en France pour travailler chez Forum réfugié en tant que Cheffe de mission adjointe pour le programme de réinsertion. Après quelques années, j’ai souhaité m’éloigner de cette thématique mais rester au contact des jeunes. C’est alors que je suis arrivée au cœur de ce projet du CEJ.
C’est un dispositif qui demande beaucoup de contact avec les jeunes tout en comprenant la « bonne distance » à avoir avec eux. Il faut être mature dans l’autonomie de travail, souple et avoir une certaine curiosité, imagination pour la résolution des problèmes et des envies des jeunes.
A côté de ça, nous devons être patients et avoir de la diplomatie pour s’insérer et travailler avec les territoires sur lesquels nous intervenons. Il faut savoir travailler la pédagogie du projet pour faire du partenariat.